Projet France Burkina 1
Le point de départ du projet était un face à face dans lequel les Noirs et les Blancs s’observent, se cherchent, s’interrogent, se désirent à partir de leurs différences. Cela pourrait ressembler à un duel dont on ne connaîtrait pas tout à fait les règles ni l’issue.
L’Afrique apparaît aux Occidentaux comme l’endroit d’un possible exil, loin du rythme accéléré et de la solitude de la modernité, où sont respectées des valeurs ancestrales : les ancêtres, la famille, la nature, le corps, la flème et où le collectif existe encore face à la mort. L’Occident est souvent imaginé par les Africains comme un paradis accessible sur terre où l’argent coule à flot et où les choses sont faciles. Quels sont les contours exacts des images que nos sociétés véhiculent les unes par rapport aux autres ? Quelle part de subjectivité nous reste-t-il au-delà des déterminations collectives qui nous constituent sans que nous en ayons réellement conscience ?
Nous avons cherché à transcrire notre désir réciproque d’aller vers l’autre mais aussi la séparation, l’endroit où l’on ne se comprend pas. Non pas dans la déception mais dans le respect et la découverte de l’altérité entière physique, rythmique, politique, rituelle, artistique que peut représenter pour l’occidental l’Africain, le burkinabé, le mossi, le dioula et inversement. Probablement la rencontre de cette altérité nous a interrogé plus largement sur notre rapport à l’autre : autre de sexe, autre d’âge, autre de corps… et sur la façon dont on peut se sentir étranger à soi-même.